L'étalon blanc du vieil homme arrêta son trot à l'entrée de l'abbaye. D'un bond leste et léger, Woland sauta à terre et repassa les plis de sa robe noire aux motifs complexes. Prenant la monture par les rennes, il marcha les quelques pas qui lui restaient pour atteindre la grille de l'abbaye, son terrier, Atlas, sur les talons.
Au flanc du Professeur pendait une épée de belle facture, des yeux un peu expert verraient qu'elle n'avait rien d'une arme d'apparat. Woland ne la ceignait plus guère, à son habitude puisqu'il devait faire figure d'homme rangé, mais pour le voyage, comme il n'avait pas voulu se faire accompagner de ses gens et qu'il ne voulait pas non plus donner à tel ou tel puant malandrin le contenu de sa bourse, il s'était armé. Il défit la boucle du baudrier et s'en dévêtit, la prenant de sa main libre.
Arrivé à la porte, tenant les rennes de sa main senestre, il frappa la porte du pommeau de son épée qu'il tenait dans la dextre.